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mots comptent double / tout compte#11

à suivre à la TRASCE…

 

Traceability Alliance for Sustainable Cosmetics ou TRASCE est le nouveau consortium initié par Chanel, soutenu par la FEBEA (filière) et regroupant 15 acteurs de la beauté : Albéa, Chanel, Clarins, Cosfibel, Dior, The Estée Lauder Company, Groupe Pochet, Nuxe, L’Oréal, Merck, Neyret, L’Occitane en Provence, Sensient, Shiseido et Sisley.

 

Sa vocation est d’améliorer la traçabilité d’une quarantaine de filières d’approvisionnement sur l’ensemble de la chaîne de valeur : des matières premières entrant dans les compositions des formules jusqu’aux matériaux utilisés pour les emballages. Cette initiative prend racine dans un contexte tendu entre les récents événements sanitaires, les enjeux climatiques, les tensions géopolitiques qui ont générés des complexités accrues, des tensions et ruptures dans les chaînes d’approvisionnement. Auquel on peut ajouter le renforcement de la réglementation avec la directive européenne sur le devoir de vigilance qui impose désormais de surveiller l’impact négatif du premier donneur d’ordre sur les droits humains et l’environnement. Jusqu’à présent, la multiplication des initiatives et audits individuels faisaient foi dans le secteur. Mais leurs difficultés de mise en œuvre, leurs incertitudes et la difficulté à engager des fournisseurs éloignés dans ces démarches ont eu raison des efforts individuels et ont nécessité ce changement d’échelle. L’industrie du luxe s’est d’ailleurs déjà engagée sur une alliance similaire à travers l’Aura blockchain consortium. TRASCE va donc cartographier une quarantaine de filières dont notamment le sable, le coton, l’aluminium, le palme, le mica, ou encore la coco. La méthodologie est simple : chaque donneur d’ordre demandera à son fournisseur de rang 1 de partager les informations de son propre fournisseur de rang 1 et ainsi de suite jusqu’au premier maillon de la chaîne (le champ, la mine, la carrière…). Les données seront alors mutualisées et partagées sur une plateforme commune Transparency One qui garantira la propriété et la sécurité des données de tous les fournisseurs. Les enjeux sont triples pour les acteurs du consortium : Améliorer la traçabilité sur toute la chaîne de valeur pour transitionner vers un modèle plus durable et réduire son empreinte environnementale Mieux piloter les risques associés à la chaîne de valeur (et notamment les risques humains comme le travail des enfants) Déterminer des plans de progrès communs à l’industrie. Toutefois un tel consortium monté par les acteurs de l’industrie pose une double question : quel va être son niveau d’indépendance et de neutralité ? La transparence ira-t-elle jusqu’au consommateur final ? Quelles complémentarité et cohabitation avec EcoBeautyScore, consortium de 36 marques de beauté lancé en 2022 à l’initiative de LVMH afin de noter de façon harmonisé l’impact environnemental des produits. Souhaitons à la filière de parvenir, une fois les investissements initiaux consentis, à simplifier leurs processus de suivi et de contrôle des filières au travers de la mutualisation et de la sécurité visées avec TRASCE. Affaire à suivre… rendez-vous dans le Tout Compte #12 de l’été Spécial cosmétique ! ― Claire Ollivier

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